L'atelier Picol : présentation

Grâce aux initiatives de mon grand frère et à la gentillesse de M. Denis Picol, nous avons pu visiter un atelier de fabrication de vitraux à Chartres, au 1bis rue du Chapeau Rouge. L'atelier Picol comporte deux pièces, une première servant à l'exposition des objets, la seconde, à l'arrière, étant l'atelier proprement dit. Les lieux sont baignés de couleurs douces et réconfortantes. Vous pouvez retrouver le site officiel de l'atelier sur www.atelier-picol.com ainsi que des explications exhaustives sur l'art du vitrail sur http://tchorski.morkitu.org/1/picol-01.ht.

Les pièces exposées ont chacune leur éclat particulier. La cathédrale Notre-Dame de Chartres est à l'honneur, sous différents angles et différents aspects.

L'atelier Picol se consacre à la fabrication de vitraux, d'objets décoratifs et, à l'occasion, à la restauration de vitraux.

Une petite cathédrale toute d'azur.

Les thématiques des créations ne sont pas exclusivement consacrées à Chartres. Les vitraux varient en histoire et en mouvements selon l'imagination de l'artisan ou de la demande du client.

Et finalement, le vitrail trouve sa place dans la vie courante.

L'atelier Picol : Esquisses

La conception d'un vitrail nécessite au préalable une esquisse, la première étape. Elle donne une idée du projet.

On en retrouve un peu partout dans l'atelier. Projets ou souvenirs ? Cela dépend.

Ce que nous montre M. Picol, ce sont des "maquettes", des sortes de puzzles taille réelle qui servent à la découpe des pièces du vitrail. Nous en parlerons un peu plus tard plus en détail.

Et voici un petit croquis d'un poisson tout rond, ce qui donne...

Un joli poisson-lune.

L'atelier Picol : Maquettes

La seconde étape dans la conception d'un vitrail, après l'esquisse, consiste à donner forme aux pièces qui vont le composer. L'artisan verrier réalise donc une "maquette" taille réelle avec des traits plus fins.

Certaines photos sont de mon grand-frère. Merci.

Sur la droite, une esquisse de la cathédrale. Sur la gauche, une "maquette" sur un calque. Les différents verres qui composeront le vitrail sont numérotés. Des petites pièces elles-aussi numérotées sont découpées dans les formes voulues, avec des ciseaux spéciaux (pour laisser place au plomb qui servira de joint aux pièces).

Ces pièces de puzzle, nous le verrons plus tard, serviront de patron pour le découpage des pièces.

La maquette doit prendre en considération les jointures du plomb. Que les traits se dessinent harmonieusement n'est pas le seul soucis, l'artisan verrier doit aussi prendre en compte la solidité de l'ouvrage final, et donc placer ses lignes de plomb en conséquence. Tout un métier.

Et voici la paire de ciseaux à trois lames qui, en découpant les différentes pièces de papier, laisse automatiquement l'espace pour le plomb.

Certaines maquettes sont en couleur, pour donner un aperçu du futur vitrail, ainsi qu'une idée au client.

L'atelier Picol : Verres et coupes

La découpe du verre s'effectue avec un outil appelé "pige", avec une pointe au tungstène ou au diamant, selon les préférences. La découpe des pièces se fait en exerçant une pression calibrée sur l'outil et en contournant les pièces de cartons.

Une pige

Des résidus, qui peuvent servir plus tard pour d'autres conceptions.

L'artisan verrier dispose d'une vaste palette de couleurs à son actif, pour donner l'éclat souhaité à ses ouvrages.

Le bon choix des couleurs est un gage de réussite.

L'atelier Picol : Sertissage

Lorsque les pièces sont découpées, si elles n'ont pas besoin au préalable de passer au four, l'étape suivante consiste à poser les jointures de plomb pour faire de ces pièces un ensemble uni.

L'artisan verrier place les pièces dans les encoches des plombs et découpe ensuite le surplus.

Après avoir calé les pièces avec des clous inclinés et une pièce de bois (le tasseau); le verrier entame le travail de soudure, qu'il réalise avec un fer à souder et un fil d'étain composé à 40% de plomb.

Et voilà le travail.

Et ce qu'il reste à faire pour concevoir une lampe.

Les résidus de plomb sont recyclés. Ici, c'est le résultat de 4 mois de travaux.

L'atelier Picol : Peinture

Certains vitraux sont peints. Cette étape se déroule de fait avant le sertissage puisque la peinture a besoin de passer au four pour rester accrocher au verre. L'artisan verrier recourt à différents types de peinture, qu'on appelle grisailles, certaines pour réaliser des traits fins, d'autres des effets d'ombrage. La grisaille se présente en poudre et se dilue dans du vinaigre. L'artisan pose ses pièces de verre sur son modèle pour en quelques sortes décalquer les formes.

Ainsi par exemple la reproduction d'une petite cathédrale en traits fins sont nous allons suivre les étapes.

Il y a une certaine liberté avec le modèle réalisé en gros traits au fusain. Il ne s'agit pas de calquer un modèle mais d'avoir les dimensions et un certain ordre de grandeur.

Un travail qui requiert une grande concentration et une importante dextérité.

Ici, avec un blaireau, M. Picol réalise un effet d'ombrage.